mardi 9 septembre 2014

Un nouveau venu sur la planète Grand Chelem



Marin Cilic. Si son nom avait fait les gros titres pour une affaire de dopage il y a un peu plus d'un an, c'est désormais en vainqueur de l'US Open qu'on pensera à lui. Accusé d'avoir pris de la Nicéthamide en 2013 lors du tournoi de Munich, il écope de neuf mois de suspension suite à la prise de tablettes de glucose. On se souvient de Laura Flessel en 2002, qui elle aussi, avait été contrôlée positive à cette substance. Ce mauvais souvenir est désormais bien loin dans l'esprit du croate, vainqueur par KO de son premier grand chelem à 25 ans. Lui qui n'avait remporté aucun titre majeur, que ce soit en Master 1000 ou même en ATP 500, a parfaitement terminé sa quinzaine américaine en s'adjugeant l'US Open. 


À l'instar de ces prédécesseurs Ljubicic ou Ivanisevic, qui est son entraîneur, Marin s'appuie sur sa grande taille pour avoir un service très lourd, un bon jeu à la volée et un coup droit puissant. Durant ses trois derniers matchs, il a pris beaucoup de risques et souvent flirté avec les lignes et c'est une réussite qu'il faut savoir provoquer mais il a surtout réussi à s'adapter mieux que ses adversaires à des conditions météorologiques loin d'être idéales. On se souviendra de son huitième de finale de haute lutte contre Gilles Simon comme le dernier match du tournoi où le géant croate aura perdu un set. Que ce soit contre Tomas Berdych, Roger Federer ou en finale contre Kei Nishikori, trois matchs remportés haut la main en trois sets, sans aucune contestations possibles tant il semblait au dessus de ses adversaires. "J'ai joué le meilleur tennis de toute ma vie" disait-il après sa demi finale. On veut bien le croire.


Comme pour son adversaire, c'était une grande première pour lui, jouer une finale de grand chelem, devant 20 000 personnes : Les nerfs allaient donc être mis à rude épreuve. Sang froid, application, concentration, le croate a cumulé toutes ces facultés mentales à l'inverse du japonais, incapable de prendre le dessus. Comme en témoigne les statistiques, c'est dans les points importants que s'est fait la différence : Une balle de break sur neuf convertie par le japonais, cinq sur onze par le croate. Si le match est équilibré du côté des fautes directes (30 pour Nishikori contre 27 pour Cilic), le croate a mis 38 points gagnants contre la moitié pour le japonais. En tête du début à la fin, il n'a jamais vraiment été inquiété, à l’image de son jeu blanc à 3-2 dans le second set, avec quatre aces de suite. Au final, 6-3, 6-3, 6-3, au lendemain de la victoire écrasante de Serena Williams sur Caroline Wozniacki sur un score de... 6-3, 6-3. Il y a des scores qui ne mentent pas!


C'était donc la première finale depuis neuf ans où l'on ne retrouvait ni Djokovic, ni Nadal, ni Federer, ni Murray. Et quand on voit le niveau de jeu affiché par Nishikori notamment, on est en droit de penser que la concurrence arrive pour ces désormais vieux briscards du circuit, habitués à truster tous les titres majeurs. Pour ce qui est de Cilic, il faudra qu'il adapte son jeu à des surfaces plus lentes mais on est en droit d'espérer le revoir à un tel niveau dans les années à venir. 

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