jeudi 11 septembre 2014

Jouissif...!






Formidable exploit hier au Palais des Sports de Madrid, antre de l'équipe d'Espagne de Basket, où la France a donc éliminé la Roja en quart de finale du championnat du monde. 65-52, le résultat est d'autant plus étonnant que la France n'avait pas pesé lourd en phase de poule, perdant le match avec 24 points de retard (88-64). Les français avaient prévenu que la compétition commencerait en huitième de finale, et pas grand monde n'osait penser qu'elle pourrait continuer après les quarts.


Imaginez un peu, sans leur capitaine et meilleur joueur Tony Parker ni son remplaçant attitré Nando Decolo, sans le meilleur rebondeur de NBA Joakim Noah ni son roc en défense Ian Mahinmi, c'est une équipe de France "low cost" emmené par son guide Boris Diaw, qui a renversé les favoris d'une coupe du monde chez eux, les limitant à 52 petits points marqués. Une équipe espagnole qui avait fait de cette compétition leur objectif principal, la priorité des priorité depuis deux ans maintenant et qui se présentait avec toutes ses stars, dont Pau Gasol pour qui c'était la dernière compétition et qui n'avait jamais perdu contre les bleus. Une équipe espagnole qui n'avait perdu que deux fois en sept ans sur son parquet, et deux fois en amical contre les ogres américains. Une équipe espagnole qui se prenait à rêver de coller une rouste à son ennemi préféré, "Il faut les écraser" avait même titré le jour même Marca! C'était écrit, et pourtant.

Il suffit de regarder le score pour savoir qu'ils ont été loin du compte. Si on s'intéresse de plus près au match, certaines statistiques sont éloquentes et on comprend que la défense très solide de la France a été à la base de cette victoire. Si l'adresse aux tirs est sensiblement la même, au delà du faible nombre de points marqués, la différence au rebond est impressionnante, 50 contre 28 pour les bleus. La Roja qui tournait jusque là à 88 points par match n'a rien pu faire face à l'intensité et la discipline des français, n'inscrivant qu'un seul panier en contre attaque, un de leur nombreux points forts. Vincent Collet avait prévenu : "Courir ce ne sera pas assez, la bonne réponse ce sera sprinter. Si on n’est pas capable de le faire, il vaut mieux rester à l’hôtel. Le niveau d’effort qu’on doit consentir est maximal." Autant dire que les joueurs ont fait mieux que l'écouter. La distance de marquage était telle qu'ils sont restés bloqués à 2 sur... 22 à trois points! Avec des joueurs comme Rubio, Navarro et Fernandez pouvant shooter sur les extérieurs, la tâche n'était pas mince. Un joueur a symbolisé cette débauche d'énergie collective, Rudy Gobert, jeune pivot de 22 ans et qui joue aux Utah Jazz. Le natif de Saint Quentin dans l'Aisne a littéralement écœuré les frères Gasol dans la raquette, en prenant pas moins de 13 rebonds du haut de ses 2,13m et de son envergure de 2,38m! L'Espagne se targuait d'avoir un des meilleurs contreurs de la NBA en la personne de Serge Ibaka, elle a dorénavant découvert Rudy Gobert, qui on l'espère, saura confirmer les espoirs suscités par ce match exceptionnel.

Enfin, comment ne pas terminer cette évaluation en mettant un coup de projecteur sur le culot de Thomas Heurtel, nouveau meneur des bleus en l'absence de TP et de Decolo. Douzième homme pour l'Euro en Slovénie l'année dernière, il a géré à lui tout seul la fin de match en collant neuf de ses treize points dans le money-time. Alors que l'Espagne revient à trois petits points de la France à deux minutes de la fin, il s'offre d'abord le luxe de contourner Pau Gasol dans la raquette, pour ensuite redonner huit points d'avance sur un magnifique panier à trois points et scelle le sort du match.

Le temps d'un match, les favoris espagnols sont donc tombés sur plus forts qu'eux, sur cette équipe de France pleine de surprise et de cœur, une équipe de France qui nous gâte depuis plusieurs années avec cette génération dorée qui fait plaisir à voir. La France fait donc mieux qu'en 2006 ou elle avait terminé cinquième de la compétition et accède à la première demi finale d'un championnat du monde de son histoire. Ils nous rendraient presque fiers d'être français dis donc.

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