mercredi 15 octobre 2014

Entre espoir et désespoir...



Paradoxe saisissant hier sur notre football français, puisque les A et les espoirs jouaient un match ce mardi. Un match amical contre l'Arménie pour les uns, un match qualificatif pour l'Euro contre la Suède pour les autres. Autrement dit, s'il y avait un match où l'enjeu était d'importance, c'était bien celui des espoirs.

Florian Thauvin, Layvin Kurzawa, Gianneli Imbula, Paul Georges N'tep, Geoffrey Kondogbia, Samuel Umtiti... Ils sont presque déjà des stars de notre Ligue 1, la jeunesse dorée française, celle qui doit s'affirmer pour l'Euro 2016 et nous aider à remporter cette compétition chez nous. Malheureusement comme souvent, on la voit sûrement un peu plus belle que ce qu'elle est vraiment. Huit ans maintenant que la relève française ne parvient pas à se qualifier ni pour l'Euro ni pour les JO. La dernière fois, c'était avec Jeremy Toulalan, Steve Mandanda, Yohann Gourcuff, Julien Faubert, Jimmy Briand où encore Rio Mavuba. Arrivés en demi finale, ils s'étaient fait éliminer par les Pays Bas de Klaas-Jan Huntelaar. 

Depuis, c'est la traversée du désert et même pire encore, le désespoir. Petit rappel des faits. En 2006, les barrages qualificatifs pour l'Euro 2007 opposent la France à Israël. Après un match aller conclut sur le score de 1-1 à Caen, les espoirs emmenés cette fois-ci par Benzema, Nasri, mais aussi Ebondo, Bourillon ou Zubar s'inclinent 1-0 en Israël sur un but marqué à la 93ème minute. Malgré cet échec retentissant, René Girard reste à la tête de l'équipe avec en point de mire la qualification pour l'Euro 2009. Premier de son groupe avant la dernière journée et donc en passe d'être directement qualifiée, la France se rend au Pays de Galles, mène 2-1 à un quart d'heure de la fin pour finalement s'écrouler et prendre trois buts dans les quinze dernières minutes. Eric Mombaerts le remplace juste avant les barrages (par exemple, c'est un peu comme si on avait remplacé Deschamps avant le match contre l'Ukraine...) et la France tombe sur un os, l'Allemagne, où figure notamment Manuel Neuer, ou encore Mesüt Ozil, qui seront sacrés un an plus tard. Là encore, scénario cruel, après un match nul 1-1 au match aller en Allemagne, la France perd 1-0 sur un but d'Höwedes à la... 89ème minute.
Vient ensuite la non qualification pour l'Euro 2011, suite à un parcours catastrophique en poule où la France finit 3ème derrière l'Ukraine et la Belgique. On peut quand même noter la relative faiblesse du groupe français de l'époque où seul Mamadou Sakho fait figure de réussite. Avec une attaque composée d'Anthony Modeste, Jires Kembo Ekoko et Franck Tabanou, c'est sûr que ça n'aide pas. Quoiqu'il en soit, Mombaerts dispose désormais d'un groupe de qualités, où figure notamment Raphaël Varane, Eliaquim Mangala, Antoine Griezmann, Rémy Cabella ou encore Alexandre Lacazette. Après avoir gagné 1-0 à domicile, l'équipe de France se rend en Norvège sûre de sa force. Seulement voilà, rien ne se passe comme prévu, les joueurs sont absents, manquent d'agressivité et semblent peu concernés. résultat, 5-1 pour la Norvège à l'heure de jeu, pour un score final de 5 buts à 3. On apprend dans les jours qui suivent que cinq joueurs avaient délaissés le camp des bleus entre les deux matchs pour faire une petite virée nocturne à Paris. Rentrés au petit matin et pas dans un très bon état, c'est surtout le rôle de Yann M'vila qui est pointé du doigt, étant redescendu des A pour venir encadrer les espoirs et principal investigateur de cette sortie.

Et voilà qu'hier soir, la France a continué dans sa capacité à se démobiliser au moment crucial. Un parcours sans fautes sous Willy Sagnol (7 victoires et 2 nuls), qui finalement décide de s'engager chez les girondins de Bordeaux, et est remplacé par Pierre Mankowski, des joueurs qu'on nous vend comme concernés, sérieux et prêts à en découdre. Une victoire 2-0 à domicile au match aller, tout semble se passer au mieux, on en vient même à se projeter et à rêver d'une possible victoire à l'Euro 2015. Et patatra. À Halmstad hier, c'est la douche froide. Comme si la défaite ne suffisait pas, le scénario a aussi sa part de cruauté :  3-0 pour les suédois face à des français apathiques, incapable de créer du mouvement, avec deux blocs coupés en deux sans aucun liant (Kondogbia Imbula Tolisso), qui nous rappelle les trois milieux défensifs utilisés en même temps par un certain Raymond Domenech (tiens tiens, Mankowski ne faisait-il pas parti de son staff en équipe de France..?). Quand soudain, l'exploit, la belle remise de Thauvin pour le but de Kurzawa à la 87ème! Et si finalement on ne nous avait pas menti, et si ces français là étaient réellement plus concernés, plus modestes? À voir la réaction du buteur chambrer les suédois de manière bien provocante alors qu'il reste quelques minutes à jouer, les français se sont une nouvelle fois vus trop beaux. Deux minutes plus tard, un corner, une erreur flagrante de marquage et la Suède repasse devant. Les bleuets sont une nouvelle fois éliminés. Kurzawa devient l'arroseur-arrosé et on repart comme d'habitude de zéro. 

Encore un scénario catastrophe, espérons que les instances du foot français se penchent réellement sur le souci, car autant de fois de suite, ce n'est plus un hasard.
On attend maintenant le remplacement de Pierre Mankowski, dont le seul fait d'armes est d'avoir remporté le championnat du monde U20, compétition qui n'a pas réellement d'intérêt tant les catégories d'âges ne veulent plus rien dire aujourd'hui. Ne nous inquiétons pas trop pour lui, il fait partie de cette merveilleuse famille qu'est la FFF et ne devrait pas tarder à retrouver un poste : 

Ne soyons pas trop critique, il a quand même reçu le trophée en 2006 du meilleur entraîneur picard de l'année. Ah excusez moi, on me glisse dans l'oreillette qu'il n'y avait finalement pas de trophée.

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