mercredi 1 octobre 2014

Dr Jekyll et Mr Hyde




On l'a encore vu hier soir, dans le football, tout va très vite... Avant la confrontation face au FC Barcelone, le PSG était presque au fond du trou, sans fond de jeu, sans motivation, avec un coach aux abonnés absent, un manque de leadership et une incapacité à répéter les efforts pendant tout un match. Face à eux se dressait le nouveau Barça façon Luis Enrique, fort de ses dix sept buts marqués sans en encaisser aucun. Autrement dit, mission impossible pour bien des consultants ou des journalistes, avec qui on ne pouvait qu'être d'accord! Seulement voilà, on a quand même trop vite tendance à oublier que ce PSG là s'est toujours sublimé dans les grands matchs, ceux qui comptent plus que d'autres... Barcelone, Chelsea à l'aller, Leverkusen, Valence, Benfica... Alors comment peut-on encore oser penser que qu'il est anormal pour des joueurs de ce niveau d'être plus motivé par des matchs de coupe d'europe que de championnat? Par exemple, un cuisinier sera-t-il plus appliqué à faire un fraisier ou une omelette? Un médecin aura plus de motivation pour traiter un rhume ou une hémorragie interne? Nous même à notre propre niveau, notre motivation dans tout ce qu'on fait n'est jamais la même. Attention, je ne dis pas que leur condescendance et leur arrogance en Ligue 1 sont pardonnables ou excusables : le gouffre au niveau de l'état d'esprit, entre les compétitions nationales et européennes, ne devrait pas être si important. Les prestations de David Luiz, Thiago Motta et de Javier Pastore en sont la parfaite illustration. Le brésilien n'était pas le même hier, apportant les qualités qu'on lui connaît de fougue, d'agressivité et de combativité, n'hésitant pas à se projeter loin vers l'avant. Est-il fait pour être défenseur? Pas sûr. Mourinho l'avait d'ailleurs bien compris. Javier Pastore quant à lui, même si tout le monde lui reconnaît un début de saison bien meilleur que les précédents (hormis lors de son arrivée), était aux quatre coins du terrain hier. Toutes les attaques passaient par lui et sa qualité de passe doit être un atout pour le PSG. On le sait, Ibrahimovic n'était pas là et ça l'a sans doute libéré. Mais comme il le dit lui même, jouer avec Zlatan doit être une chance plutôt qu'un handicap pour le collectif. A lui de se mettre au diapason. Quant à l'italien d'origine brésilienne, il a joué son meilleur match depuis le début de saison. Certains pensaient que le coup de tête de Brandao avait peut-être pu le "calmer", heureusement pour le PSG, ce n'a pas été le cas en Ligue des Champions. Et comme depuis qu'il est arrivé, quand Motta va, tout va. 
Toujours est-il que le match d'hier, puisqu'il faut apparemment le rappeler à ceux qui font l'opinion, n'était simplement qu'un match de poule. Un match qui vaut trois points, et qui n'assure en aucun cas la première place du groupe au PSG. L'émotion générée par la pression d'avant match, le scénario et le résultat peut être compréhensible.Mais de là à ce que le président Al Khelaïfi la qualifie de "plus belle victoire en tant que président" là... N'abusons pas. Le PSG a été deux fois champion de France, a gagné la Coupe de la Ligue, s'est qualifié deux fois pour les quarts de finale de C1. On en est encore loin, même si le soulagement prédominait sûrement dans ces mots et le manque de recul lié à la proximité du moment vécu peut être une raison de cet enthousiasme débordant. Quoiqu'il en soit, cette victoire fait du bien au moral des parisiens, rassure Laurent Blanc et son président, fait grimper l'indice UEFA de la France, alors ne boudons pas notre plaisir et savourons cette belle victoire pour le football français.

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